Les Pk la presse au service de la propagande nazie

        Les Propaganda Kompanien PK ou compagnie de propagande ont été crées à partir de la mobilisation de 1938, leur engagement débuta lors de la crise des Sudètes. Elles n'étaient évidemment pas des troupes combattantes, placées sous le commandement du Général Hasso von Wedel, un de leur rôle était d'accompagner les troupes en première lignes pour filmer, enregistrer ou photographier les combats pour le public mais aussi d'informer les soldats eux mêmes par l'intermédiaire d'une presse sévèrement contrôlée.

Les PK filment, interview... (Signal 5/1940)

        Chaque composants de l'armée avait son propre organe de presse : la Wehrmacht : "Die Wehrmacht", la Kriegsmarine : "Die Kriegsmarine" et la Lufwaffe : "Der Adler".

Les hommes incorporés dans les PK étaient principalement des journalistes et photographes de presse de métier. Tous avaient reçu un enseignement militaire de base absolument nécessaire pour des actions sur ou proche du front d'ailleurs ils ont subi le même taux de pertes que les unités combattantes en première ligne. Signal ne manque pas de leur rendre un hommage lorsque l'un d'entre eux tombent au combat :

(Signal 22-1943)

            Les Pk prennent de nombreux risques pour réaliser leur reportage : ils accompagnent les aviateurs au-dessus de l'Angleterre, ils s'embarquent pour des croisières à bord des bâtiments de la Kriegsmarine, certains sont devenus célèbres en racontant ce qu'ils ont vécu : Lothar-Günther Buchheim jeune correspondant de guerre et son odyssée a bord de l'U96 on inspiré bien des années plus tard le film très connu : "Das Boot".

"....Tempête... Sur le pont les hommes de quart font un service pénible. Ils cherchent une fumée à l'horizon, un avion dans le ciel."

(PK Buchheim Signal 10/1942)

Le tout premier numéro de Signal en couverture : l'homme à la caméra, "Correspondant de guerre allemand au front"

            A bord des blindés en première ligne comme le montre cette photo prise pendant l'opération Marita dans les Balkans en 1941 : l'objectif de la caméra dépasse de  la tourelle d'un blindé.

Pour mener à bien leur mission, des moyens importants sont mis à la disposition des PK :

    - des moyens humains : les effectifs ont atteints jusqu'à 12 000 hommes pendant l'hiver 1941/1942, un chiffre à mettre en rapport avec l'effectif moyen d'une division d'infanterie 15 000 hommes, l'ensemble des PK avait quasiment la taille une division.

    - des moyens matériels : pour accomplir leurs tâches, les PK disposaient de moyens de locomotion motorisés (voitures, motos, camions, blindés...) mais aussi plus surprenant d'au moins trois trains exclusivement réservés à leur usage En effet pour couvrir les territoires immenses quel les forces allemandes ont conquis, il était nécessaire de disposer au plus proche du front d'imprimeries mobiles, de moyens de communications, de salles de rédaction, de matériel de développement photographique ... Bref ces trains étaient de véritables journaux mobiles.

Une équipe des PK à Dunkerque en 1940 (Signal 8/1940) à noter leur équipement : caméra, voiture et à gauche de l'image la présence d'un prisonier français. Le cameraman porte un brassard "PK" pour se distinguer des autres unités.

            Tous ces moyens permettaient une propagande très active sur les populations dès le terrain conquis comme le prouve ces photographies prisent peu à près la conquête d'un village russe entre Smolensk et Briansk :

"Les avis à la population sont rédiggés en allemand et en russe. Les illustrations montrent ce qu'est la vie dans cette Allemagne loitaine et inconnue : le paysan au labeur, l'ouvrier à la tâche. Les affiches invitent la population à conservr le calme, à respecter l'ordre et à reprendre le travail. Une foule de notions nouvelles surprennent les villageois. Les uns après les autres, les photographies, les lignes imprimées sont attentivement étudiées, et les vieux essayent de faire  entendre aux jeunes ce qui échappent au jugement de ces derniers."

"L'homme de la PK est à peine parti que les villageois sortent de leur demeure et s'assemblent devant l'affiche. C'est un grand document représentant des scènes récentes de la lutte antibolcheviste. Le vieux paysan est arrivé l'un des premiers. Méditatif, il contemple les photos des lourdes machines de guerre allemandes et le défilé ininterrompu des prisonniers. ce qu'on lit, ce qu'on voit, est si nouveau, si invraisemblable, que l'interprète, survenu par hasard est assailli de questions."

Les Pk et l'horreur nazie

        Accompagnant les forces armées sur le front en première ligne mais également circulant dans les territoires conquis, les PK furent assurément les témoins privilégiés des horreurs et autres exactions nazis, qu'elles soient raciales, politiques ou crimes de guerre, de nombreux clichés et films sont les preuve de leur présence. Certes, beaucoup de ces documents ne sont pas le fait des PK mais de soldats ou d'officier possédant un appareil photo, le fait est connu même de la hiérarchie qui tentent d'interdire et de confisquer toutes formes de témoignages : à la XI Armée, le Général Woëhler en juillet 1941prend des ordres en ce sens, imité peu après par Heydrich (novembre 1941 et avril 1942) : la prise de photographies d'exécutions sont interdites et ordre est donné aux commandant de confisquer et d'interdire ces photos dans les rangs, tueurs et photographe amateur étant souvent les mêmes. Ces hommes furent donc à la fois complices et  témoins de ces crimes.

Voici quelques appareils très courant à l'époque, possédés par les PK ou par de nombreux de soldats.

(Publicités paru dans Signal)

Listes des PK et des collaborateurs de Signal

Les Photographes reporters de la Werhmacht

En savoir plus

Les Propaganda Kompanien PK : Organisation gliederung etc